PROCESSUS DE PREPARATION DE VANILLE
Est ce que vous savez que les gousses de vanille, avant d’être utilisées dans vos desserts, passent par une longue et plusieurs processus? Ce qui explique son prix élevé par rapport aux autres épices.
1- L’échaudage qui consiste à plonger les gousses vertes dans des paniers en osier dans de l’eau à 63°C pendant 3 minutes.
2- L’étuvage consiste à les placer dans des caisses avec des couvertures en laine pendant 12 heures pour les déshydrater et leur donner leur couleur noire.
3- Le séchage se fait en exposant les gousses une à deux heure au soleil et une heure à l’ombre chaque jour pendant au moins trois mois.
4- L’affinage dure 8 mois, où les gousses sont stockées dans des malles en bois tapissées de papier paraffiné et vérifiées régulièrement.
5- Le calibrage et le classement qui consistent à trier les gousses par taille et qualité, les plus longues étant les plus valorisées.
6- Enfin, le conditionnement prépare les gousses pour la vente. La conservation doit être bien adaptée (A l’ombre, sec, à température ambiante, etc.)
POURQUOI LE PRIX DE LA VANILLE EST AUSSI CHER PAR RAPPORT AUX AUTRES PRODUITS ET ÉPICES ?
Ces dernières années, le prix de la vanille a subi une chute significative en raison de divers motifs : la crise de covid-19, la dégradation de la qualité de vanille, la propagation de la vanille de synthèse qui est 20 fois moins chère, le contexte politique et géopolitique de Madagascar, etc.
Mais pourquoi son prix devrait être davantage plus cher que le prix actuel ?
Plusieurs raisons justifient le prix élevé des gousses de vanille, notamment le Bourbon de Madagascar :
■ LA COMPLEXITE DE SA CULTURE
La vanille est une orchidée nécessitant une pollinisation et récolte manuelle dans la plupart des régions où elle est cultivée (chaque fleur doit être pollinisée manuellement). Cela rend le processus de production plus intensif et coûteux (investir en temps et en ressources pour des tâches délicates).
■ LA LONGUEUR DU PROCESSUS DE PRODUCTION :
Il faut savoir que lorsque les producteurs de vanille plantent un vanillier, il faut attendre TROIS ANS pour obtenir les premières gousses.
Ensuite, pour obtenir des gousses savoureuses et parfumées que l’on apprécie tant, la vanille doit être maturée pendant AU MOINS UN AN (cycle de production unique annuel).
Les gousses doivent mûrir pendant plusieurs mois avant d’être prêtes à être récoltées, ce qui ajoute une autre dimension à la durée et à la complexité du processus de production.
Une fois à maturité et récoltées, les gousses doivent subir plusieurs traitements complexes longs et manuels, notamment : l’échaudage, l’étuvage, le séchage, l’affinage, le triage et le calibrage.
Enfin, la vanille est délicate à stocker et à conditionner en raison de sa vulnérabilité aux odeurs. Sa teneur en eau le rend également sensible à l’humidité qui peut entrainer la formation de moisissure et altérer la qualité de la vanille – or pour avoir une qualité gourmet, il faut entre 30 à 38% de taux d’humidité (qualité supérieure mais difficile à maintenir). Et oui !!! même une vanille de meilleure qualité (bien mûre, bien traitée) peut devenir mauvaise si les conditions de stockage et de conditionnement ne sont pas remplies. C’est pourquoi l’Etat exige un certificat de contrôle de conditionnement et d’origine pour chaque exportation à caractère commercial (plus de 2kg).
Bref, l’homme est indispensable à toutes les étapes de sa production. Pour obtenir une simple gousse de vanille, il faut du TEMPS, du TRAVAIL, des MOYENS et un SAVOIR-FAIRE bien gardé. Une seule condition non satisfaite et les gousses ne répondraient pas aux normes de qualité. C’est pourquoi, quand vous achetez vos gousses de vanille, il faut privilégier la qualité plutôt que le prix.
■ LE PROBLEME D’INSECURITE LIE A LA PLANTATION DE LA VANILLE
Durant les trois (3) derniers mois de maturité des gousses, les paysans producteurs doivent quitter leurs maisons tous les soirs pour se rendre dans les plantations afin de protéger leur culture. Ces hommes ne sont souvent armés que de couteaux et de machettes (alors que les voleurs peuvent parfois se munir d’armes à feu et en bande).
En effet, pour des raisons d’insécurité dans les brousses, les propriétaires des plantations sont obligés de défendre eux même leurs plantations de vanille car tout vol de récole sera obligatoirement dévastateur pour leur famille. Ils risquent ainsi leur confort, santé et vie pour protéger leur culture durement produite.
Malgré les efforts considérables déployés par l’État et les autorités locales en matière de sécurité, ceux-ci restent insuffisants. Des vols et des meurtres sont souvent liés à la vanille chaque année.
■ DEPENDANCE A L’EGARD DE CONDITIONS METEOROLOGIQUES SPECIFIQUES
La vanille est aussi chère en raison de sa zone de production limitée. Elle ne s’épanouit en effet que dans des régions spécifiques du monde : dans les régions tropicales Sud et température entre 20-30°C.
Si les conditions climatiques et géographiques ne sont pas idéales, la récolte peut être compromise, entraînant une offre limitée et une qualité médiocre. Les vanilles dans les régions Nord de Madagascar sont ainsi incomparables à celles des régions du Sud (taux de vanilline très faible et moins aromatique).
S’ajoute à cela la vulnérabilité aux catastrophes naturelles. En effet, les meilleures zones de production de vanille sont vulnérables aux cyclones tropicaux. Ce qui peuvent détruire des récoltes entières, réduisant ainsi l’offre et faisant grimper les prix.
A titre indicatif, ce sont les régions Nord et Nord-Est qui produisent les meilleures qualités de Vanille de Madagascar et dans le reste du monde (et plus précisément la Région SAVA en raison des conditions climatiques extrêmement idéales et aux expériences des producteurs).
■ SPECULATION ET LA DEMANDE CROISSANTE SUR LE MARCHE MONDIAL
La demande mondiale de vanille a augmenté au fil des ans en raison de son utilisation dans l’industrie alimentaire, en particulier dans les produits de boulangerie, les confiseries et les parfums. Cette demande accrue, combinée à des défis de production, peut entraîner une pression à la hausse sur les prix.
Enfin, la pluralité d’intermédiaires entre les producteurs et les consommateurs finaux contribue parfois à l’augmentation des prix. La multiplicité des acteurs impliqués dans la chaîne d’approvisionnement peut entraîner des coûts supplémentaires, ce qui se répercute sur les prix finaux des produits. »